Les traîne-savates

 DIMANCHE 7 JUIN, d’Esfahân à Chirâz, 3ème jour :


Nuit d’une traite. Avant Kermân, il nous faut faire un saut à Chirâz pour régler les frais de l'agence PTA (Pars Tourists Agency) qui a tenté de faciliter l'obtention des visas et réservé nos nuits d'hôtels à quatre en fin de voyage.  Hier soir, message d’Afrooz, notre coach francophone : nous ne payons pas nous-mêmes l’hôtel (un million de rials pour deux !).
 
Un car sous l'égide du zoroastrisme
 
Bus jusqu’au terminal Sofeh : Les cars partent à la périphérie des villes de gares routières parfois très éloignées, nommées « terminaux ». Pour la route, il nous faut un petit en-cas. Nous ne savons pas encore que tout est prévu et organisé pour le confort des passagers. Le fils du marchand d’amandes a vécu à Paris, arrivé avec un demi dollar, son trajet offert par le taxi : le marchand aime les français beaucoup, beaucoup, et m’offre les amandes.
Yvon me dit que le car est pourri, le plus pourri, et 400 km jusqu’à Chiraz.
 

 

Remarquez les essuie-glaces dans leur housse protectrice

Mais non ! Beau car climatisé. La route est monotone. La brume, ou plutôt la poussière, cache les contreforts, la terre est aride sur les trois premiers quarts du trajet.
A Chiraz, la gare routière est proche du centre. A l’hôtel Anahitâ, la réceptionniste refuse gentiment de baisser le prix de la chambre (35000 tomans, 33 euros) malgré mes performances linguistiques. Je m'étonne pourtant moi-même de trouver des arguments bien percutants en persan ! Merci à mes professeurs !
PS : Vous allez constater que nous développerons vite une faculté de marchandage un peu misérable. C'est que nous avons toute notre fortune sur nous en billets cachés dans ma ceinture ou dans le sac d'Yvon, car les chèques et les cartes de crédit sont plus ou moins sous embargo. Et de plus les banques iraniennes sont réticentes pour changer les billets supérieurs à 20 euros. Donc la ceinture a beau être rigide, la fortune en petits billets n'est pas mirobolante, et nous un peu radins... 
 

 

L’avenue Karim Khân-e Zand est noire de monde et tonitruante. Nous ne trouvons pas l’agence PTA, qui n’a pas de numéro. Dîner dans un fast food.


LUNDI 8 JUIN, de Chirâz à Kermân, 4ème jour :

Nous appelons Afrooz. L’agence est proche du cinéma Iran. Non, nous ne prendrons pas de taxi. En 25 minutes, nous sommes devant l’agence. Afrooz est ravissante et charmante, elle est venue pour nous. Change à la banque Mellat : une demi-heure pour 200 euros = une demi-heure pour plus de 2 millions de rials !
Le car pour Kermân part à 13h30. Il partira à 14h20.
 

 

La route est beaucoup plus belle qu’hier, plus accidentée, lacs salés à sec, hectares de figuiers.

 

 

Huit heures de car : nous sommes moulus. Un pseudo-taxi nous saute dessus quand nous sautons du car en catastrophe, vers minuit, en oubliant nos abricots et noix de millionnaires. A l’arrivée, le taxi veut le double : il empoche quand même la monnaie, 1000 tomans, moins d'un euro en surplus. Il faudra nous habituer à ce que les cars nous larguent comme ça n'importe où, sans prévenir, pour éviter un crochet sur leur trajet. L’hôtel Akhavan est plus luxueux que prévu, surtout la façade éclairée, mais je marchande le prix, efficacement cette fois : rabais de 5 euros sur 40 pour une nuit, de 10 pour deux nuits, de 13 pour trois…

 

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