MARDI 9 juin, Kermân, 5ème jour :
"Mon devoir envers la Nation est de participer à toutes les élections"
Voilà ma traduction, y-aurait-il une erreur d'interprétation ?
L'Emâm, le Président, le taxi "ouvert", le panneau, le trio en mob et le tchâdor : avez-vous tout vu ?
Nous
partons à pied pour le centre. La circulation est dense, et des
passerelles bleues font le tour complet de la place principale. Les
affiches électorales sont partout.
Le bazar est très animé. Un afghan très aimable crée un cercle autour de
nous : pour quel candidat aux élections iranienne sommes-nous ? C'est
le sujet du jour, et la question qui fâche suit inévitablement :
pourquoi pas Ahmadinejad ? L’un prétend être pro-américain, l’autre «
évacue » les mollahs (enturbannés) d’un geste.
A
la Mosquée la prière se termine. Personne ne nous dévisage. Petit
restaurant de tchelow kabâb et tchelow morgh (riz avec brochettes ou
avec poulet), puis sieste sous une treille. Marche au petit bonheur.
Le
"Dôme de la montagne", gonbad-é djabaliyé, ( گنبد جبليه ), serait un
temple zoroastrien restauré. D'époque sassanide, il se distingue par son
appareillage de pierre et non de brique. Il est situé à la périphérie orientale de Kerman, à proximité du cimetière des martyrs.
Dans
la tchâikhâné, la maison de thé, les musiciens de santour chantent pour
moi les poèmes de Hafez ! J'étais pourtant tombé de haut quand un
premier interlocuteur m'avait avoué ne l'avoir jamais lu. L'identité
littéraire de l'Iran s'était-elle si vite envolée ? Pour se faire
pardonner, c'est cet aimable ignare qui est allé demander la chanson en
mon honneur. La voix nous réconcilie, le pâludeh (sorbet d’amidon de riz
à la rose) est suave, les belles ont le nez encapuchonné par le
chirurgien, la République islamique est aux antipodes. Ensuite, visite
du hammam musée.
Retour
dans les hourvaris des partisans des candidats Moussavi et Ahmadinejad.
Nous adoptons le premier et sa couleur verte, et j’apprends le slogan «
atal matal tutule ahmadi kutule » qui traite, si j’ai bien compris, le
président de minus. L’excitation est palpable mais les rencontres entre
groupes restent paisibles.
Sur
la place Âzadi (Liberté), les drapeaux iraniens d’Ahmadinejad et les
rubans verts de Moussavi se poursuivent ou se croisent dans une
confusion apparente. Les motos et les voitures participent en trombe. La
police, tranquille, veille, mais les matraques sont sorties.
Je photographie (§ message deux chapitres plus loin).
Nous rentrons ensuite benoîtement, et usons d’internet.





Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire