Bon, cette fois, c’est un petit cours sur la monnaie :
Car, il faut bien le dire, si Yvon n’était pas là, j’aurais vécu sans cette contingence rébarbative, mais, il s’accroche et il veut comprendre.
Même avec lui, je me suis fait surprendre aujourd’hui pour l’achat de mes photos d’identité (Bravo Marie-Hélène d’y avoir pensé pour lui). Il faut dire que j’ai refusé un portrait retouché sur fond de mosquée où je ressemblais comme un frère à Ali, le gendre du prophète qui est un Christ un peu plus féroce que le nôtre (J’ai dit après retouche).
Alors pour les sous : tous les billets sont en rials, mais on n’en parle surtout pas. Il faut parler en tomans qui valent dix fois plus.
Mais comme les sommes sont grosses, par exemple 500 000 tomans pour trois pommes, on supprime quatre zéros et on a des khomeiny.
Un khomeiny c’est pas encore grand chose.
C’est pas pratique, surtout pour moi, tous ces zéros, quand il faut traduire hézar (mille) ou sad (cent) pour Yvon qui est mon porte-monnaie, et j’ai tendance à escamoter un zéro de plus (un seul), donc j’ai inventé une monnaie entre nous, c’est le pirooz qui vaut 10 khomeinys.
Comme ça on y arrivera peut être avant l’arrivée de nos épouses adorées...
Je marchande systématiquement pour les chambres, et j’ai gagné 5 euros hier soir. Je dis toujours que je suis peintre, mais Yvon n’ose pas mentir et du coup il paie le prix fort. Surtout marchander aussi pour les taxis qui n’en sont pas la plupart du temps.
Comme nous avons failli rater le bus ce matin, djom-é = férié, nous avons hélé une voiture dans la rue, la plus minable, mais il nous a rendu 2000 tomans (calculez en pirooz) sur notre offre, généreuse parce que je lui ai dit de foncer pour être à l'istegah à hacht o nim.
Foncer pour eux c’est impossible, ils ont déjà passé la quatrième (y a pas de 5 ème).

J’ai peint dans le car aujourd’hui et l’équipage était très apitoyé devant le résultat, et prêt à me faire voyager gratuitement. Ils m’ont demandé ce que cela représentait... Pourtant c’était simplement un paysage. Du coup j’ai pas osé le préciser, et ils pensent que c’est une sorte d’apparition.
Il sont assez mystiques, et je crois, après témoignages, qu’ils lisent moins Hafez qu’autrefois.
Peindre dans le car, c’est super, car il y a un petit robinet d’eau pratique, et assez de place au fond.
Bon demain grand déballage de sentiments et des mimiques en farsi pour quémander une prolongation de visas.
Je vais répéter dans la nuit.
Surtout bien intégrer que nous partons le 9 de tir de 1388 : date butoir bien précise, elle.
khodâ hâfez
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