Les kilos dans le contexte

JEUDI 16 juillet, Esfahân, 42ème jour :

Nous partons à travers le bazar vers la madressé Nimavard où nous sommes indésirables. De son balcon, un mollah virulent  nous chasse comme des mouches. Peut-être vrombissons-nous ou formons-nous un nuage...




Le minaret dans sa toile

Plus loin, voici le haut minaret de la mosquée Ali, 52 mètres, à l'ombre duquel je suis pesé sur une balance à bascule : opération caduque car je ne comprends pas le poids affiché. Décidément, pour nous les kilogrammes sont hermétiques comme les kilomètres, les prix, les durées. Je suppose "dans le contexte" que je frôle les 50 kilos… Rappelez-vous que le nombre de zéros dépend "du contexte" pour les prix. Idem pour les kilos ?


Séduits par leur design, nous envisageons une exportation en gros des balayettes du bazar.

Le mausolée Emâm Zadeh et une autre madressé sont un modeste préambule à la visite de la mosquée Djom’é dont la vaste cour s’orne d’arcades sur deux étages toutes décorées de faïences, et de quatre iwans imposants (eyvân en persan signifie "portique").



La décoration des iwans va du plus simple au plus complexe.



L'harmonie des proportions nous séduit,
l'eau du bassin multilobé est turquoise,
les pigeons se chamaillent,
nous nous réfugions à l'ombre.



Auparavant, nous avons été dirigés vers un atelier d’artisanat, puis conviés sans préambule à visiter un ancien pressoir à huile en cours de restauration. A la sortie je refuse catégoriquement  de payer un tribut pour cette découverte bâclée d’un mécanisme de meule et lourdes poutres empoussiérées, obscur et inexpliqué, où nous gênions les brouettes d'ouvriers peu aimables. Nous partons sous une diatribe intraduisible... euh… plutôt incomprise. Nous déjeunons dans un kabâb avant une petite sieste aux heures chaudes.
Nous retournons sur la place Naqch-é djahân prendre une glace revigorante pour contempler l’extérieur des monuments pendant la lecture studieuse de nos guides à haute voix. Chez le glacier de la Place, c'est toujours la cohue où chacun salive à qui mieux-mieux en attendant son tour. Quand vous ferez la queue pour vos amis, vous saurez grâce à moi, que le plateau nécessaire pour leur apporter toutes ces glaces sur la pelouse est consigné. Ne l'abandonnez pas, patientez à nouveau pour récupérer vos rials.



Puis nous faisons un petit tour chez un marchand de tapis beau garçon
qui sait y faire,
et présélectionnons trois ou quatre petits tapis nomades.



Nous dînons accroupis, je n’ose dire « en tailleur », sous la coupole dorée de la mosquée Lotfollâh. Au pied du restaurant nous entrons chez le marchand de tissu, « frère » du marchand de tapis, et Sylvie achète un sac imprimé d’Esfahân. Là, en cette caverne d'Ali Baba chaleureuse, elle n'imagine pas une seconde qu'elle met un doigt dans l'engrenage qui la guette. Vous et nous non plus.   

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