Résumé sur la toile

PROPRES ET FRINGANTS QUAND MÊME : mail n°8                      

Depuis que nous sommes descendus des montagnes, nous cuisons à petit feu si nous marchons en milieu de journée. Alors les horaires sont décalés : lever 5h30, pauses pour les épaules toutes les heures, invitation si possible à midi (c’est honteux, mais on l’espère toujours...), départ vers 17h jusqu’à 19h30.
Eh bien, c’est très efficace, et l’on abat des kilomètres, surpris d’avancer si vite après les méandres lents et pleins d’obstacles de la rivière, puis les cols épuisants du Zâgros.



Comme les prix envers lesquels nous sommes encore méfiants, les kilomètres sont extensibles. Impossible de se faire une idée, et les routes ont changé, et les villages n’ont pas de nom sur notre carte.
Donc, tout au jugé, avec le soleil, et les notions de navigation transposées sur les sommets.
On est hyper-doués, et toujours gâtés par la nature : petites sources offertes près de la tente, petit défilé coupe-gorge contourné à temps, vols planés aquatiques pour la frime, gros serpents peureux, scorpions fanfarons, tout nous sourit. Les incidents sont rares et oubliés d’emblée, donc je n’en parle pas.

Pour la toilette, c'est parfait : j’utilise même les canaux d'irrigation, quitte à me cacher si un passant vient à passer. On se rase deux fois par semaine comme le veut la mode ici. On s’y met à deux pour ces rasages en campagne.

Nous dormons comme des loirs, ou nous ne dormons pas, trop énervés par les fantaisies de la journée.
La tente est parfaite si le sol est plat, et nos choix de nuits sont des petits havres de paix le plus souvent.
A Châdegân nous avons loué une maison, avec un propriétaire encombrant et exigeant.
Mais je l’ai remis à sa place, même si Yvon prétend ensuite que je manque de patience.
Et un soir nuit chez des bakhtiaris qui parlent longtemps, comme des cornes de brume, à pleins poumons.
Donc, les nuits à deux, c’est bien.
Mais aujourd’hui : à l’hôtel pour récupérer, car c’est un peu rude pour des sédentaires comme nous, petites natures inadaptées.

Ah, pas une seule paire de lunettes perdues sur quatre, c’est Yvon qui a cassé les siennes.
Maintenant il a un look d’enfer avec des lunettes bleues.



Non, je crois que nous n'avons rien perdu. Ce qui manque s’est envolé hier...

Pierre

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