Un peu de gouache

MERCREDI 8 juillet, 20ème jour de trek :

Réveil tardif à 6h45. La rivière coule toujours, nous sommes seuls, le soleil fait de l’ombre : le nuage se serait-il dissipé ? Plus ou moins, mais tant mieux, il y a un progrès.



Nous partons et traversons un village sur son piton (Tcham Tâq, je crois). Nous longeons d’autres rizières bordées de platanes. Entre rizière et rivière, c’est aussi le domaine des batraciens qui s’éveillent en chœur. Ils n’ont pas beaucoup d’énergie en plein jour car, pendant notre pause, je reconnais la voix de chacun qui trahit son immobilité, et ils se répondent ainsi paresseusement. Du coup, ils ne nous stimulent pas beaucoup.



Ces rizières ont ceci d’apaisant qu’elles semblent intemporelles et immuables : les bouquets de riz sont bien alignés, les espaces sont clos cernés de petits talus, l’eau est silencieuse. Pour moi, c’est l’heure idéale du bain-shampoing dans la rivière, et de la lessive.



Plus loin, nous nous régalons de petits abricots très sucrés, puis nous retrouvons notre canal   familier. Ensuite je profite de l’escale-déjeuner pour peindre « ma chemise sous le noyer ». La transparence des feuilles, qui tamise la lumière en taches vives, crée un éclairage en contrastes.



Alternent crêtes à escalader, vergers, peupleraies et parfois une végétation plus sauvage comme ici.



Nous traversons un village de torchis, avec de vieux porches, en partie abandonné et ruiné. Dommage.



Un pont : nous hésitons à traverser la rivière. La route longe la rive opposée, et nous restons de ce côté  droit plus sauvage. 
Le panneau prévenant incitait effectivement à la réflexion : "Faites une petite pause" !
Et je traduis par : "Prenez votre temps, pesez le pour et le contre"


 
Le long de la rivière, apparaissent les premières belles maisons modernes depuis Sâmân, grandes et ostentatoires au point que j’hésite à les photographier : sont-elles celles de dignitaires du régime ?  En tous cas, elles accaparent les berges : il n'y a pas de domaine publique qui vaille.
Eh ! bien, voilà, nous sommes effectivement du bon côté, merci.



Un sentier muletier nous mène en surplomb de la rivière. Pour passer la nuit, nous redescendons sur un verger quadrillé de murs de torchis, qui nous hébergera à l’écart, et nous nous régalons de prunes cuivrées, sucrées et fondantes.



Aujourd'hui, à l'image des rizières, la journée a été calme, et je suis moins bavard. Alors je multiplie les photos.

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