LUNDI 20 juillet, Chirâz, 46ème jour :
La nuit a porté conseil. Nous allons "faire comme si". Et c'est vrai, tout va pour le mieux puisque Sylvie est sur pieds. Elle a frôlé la catastrophe, et évité l'hôpital. Ne perdons pas un instant : Persépolis nous attend.
Les papiers, en fait, ce n'est pas très intéressant... pour le moment.
Devant la photo qui suit, vous serez de mon avis. Il est beau, il a inspiré Picasso.
Après un petit-déjeuner à l’hôtel, sans nous en faire, nous partons donc à 6h30 pour Persépolis et Naqch-é Rostam, site des tombeaux achéménides, avec le chauffeur de taxi sympathique et prudent rencontré hier. Ârâm sort en effet de l’ordinaire : il parle sans crier, il conduit sans heurts ni esbroufe, il n’est ni indiscret ni inquisiteur. Il respecte ses horaires et ses prix, et s’étonne d’une petite gratification. Il est bien sûr sensible à nos compliments. Et au récit de nos malheurs, il nous invite à dîner en famille ! Nous acceptons son invitation avec joie et scrupules pour après-demain.
Les papiers, en fait, ce n'est pas très intéressant... pour le moment.
Devant la photo qui suit, vous serez de mon avis. Il est beau, il a inspiré Picasso.
Après un petit-déjeuner à l’hôtel, sans nous en faire, nous partons donc à 6h30 pour Persépolis et Naqch-é Rostam, site des tombeaux achéménides, avec le chauffeur de taxi sympathique et prudent rencontré hier. Ârâm sort en effet de l’ordinaire : il parle sans crier, il conduit sans heurts ni esbroufe, il n’est ni indiscret ni inquisiteur. Il respecte ses horaires et ses prix, et s’étonne d’une petite gratification. Il est bien sûr sensible à nos compliments. Et au récit de nos malheurs, il nous invite à dîner en famille ! Nous acceptons son invitation avec joie et scrupules pour après-demain.
Il n'y a personne, car nous sommes arrivés les premiers
Ici, le Dieu des Achéménides et des Sassanides
Je touche du doigt avec plaisir les cours de Madame Herrenschmidt, dont le leitmotiv est que l’Iran a toujours été « tourné vers l’ouest ». Cette notion est difficile à traduire pour moi, et je me rabats, pour mes interlocuteurs iraniens, sur des affirmations plus concrètes mais souvent ignorées : nous avons une même origine ethnique, une même origine linguistique et un même Dieu. Grâce à Alexandre, nous avons même une Histoire commune. Il est dommage que cette évidence soit méconnue. Nous avons encore cette similitude : nous nous croyons éloignés.
Marie-Hélène et Sylvie achètent ces visières noires, parfois colorées ou même bariolées, qui couronnent les rou-sari, et ont trois avantages : protection efficace contre le soleil, maintien du voile assuré et look hollywoodien. En fait le look est typiquement iranien, mais branché d’autant plus si l’on porte de grande lunettes noires sur un nez grec.
Nous voyageons avec deux stars !
De retour à Chirâz, nous déjeunons d’une salade. A l’agence, nous apprenons avec satisfaction que Sylvie sera représentée devant le juge, par Mehdi semble-t-il. Nous échappons à l'audience : pour le moment notre insouciance est justifiée. Alors, après la sieste, quand le bazar est fermé, nous partons à pied, un peu au hasard dans des ruelles enchevêtrées et presque désertes, pour le musée historique Pars situé dans une ancienne maison luxueuse, dont la pièce de réception est entièrement couverte d’éclats de miroirs. C’est un riche musée Grévin consacré aux iraniens des Arts et de l’Histoire.
Nous retournons vers le centre, par des avenues maintenant encombrées : tout Chirâz s’affaire dans la rue autour des vitrines et des étals à même le sol. Nous louvoyons et Sylvie traîne un peu la patte après sa chute. Nous dînons au Charzeh, restaurant réputé et bondé, à la fois très bruyant et très chaud. Un orchestre avec santour, violon, flûte et tambour, accompagne un chanteur très applaudi. Nous sommes dans un recoin mal ventilé faute d’avoir réservé, et nos assiettes sont de lourds poêlons brûlants tout juste sortis du four qui irradient. Aucun de nous ne peut finir son repas, et nous avons hâte d’aller respirer dehors.
"Faire comme si", aujourd'hui c'était parfait !
Les sites anciens sont effectivement impressionnants...
RépondreSupprimerIls ont en plus l'air perdus dans le désert.