LUNDI 6 juillet, 32ème jour, 18ème jour de trek :
Au petit-déjeuner, nous faisons non seulement provision de thé, mais aussi de dattes et de confiture, en prévision du trek. Il reste juste deux places pour nous dans le car pour Chahrekord.
Sur la route le « nuage venu d’Irak » noie le paysage : c’est laid, déprimant, et inconfortable. A l’arrivée, un policier nous montre sa carte, c’est la première fois, et, après vérification des dates de nos visas, nous cherche un taxi pour le terminal des minibus et marchande le prix pour nous. Est-ce vraiment un policier ? Sa tenue n’est pas militaire, mais pas civile non plus. Ce n’est quand même pas un bassidji ! Donc, oui, c’est un policier très prévenant. Ce contrôle est succinct, mais c’est quand même le septième en 18 jours. Nous attendons une demi-heure que le minibus se remplisse. Un jeune passager ne cesse de m’interroger et me semble assez moqueur. A Sâmân, nous faisons nos courses et achetons des cerises, puis marchons dans nos propres pas vers la rivière. Avant d’arriver au pont, nous obliquons à droite et atteignons la rive.
Deux gars qui se préparent à fumer nous offrent une part de pastèque.
Nous empruntons, selon notre habitude le canal, et découvrons les rizières.
Les berges sont peuplées de pique-niqueurs, car c’est jour férié pour célébrer l’anniversaire d’Ali. Les berges de la rivière sont des lieux idylliques pour cela, mais malheureusement les pique-niqueurs sont des pollueurs et des sagouins, ils laissent systématiquement leurs déchets sur place et les rives sont peu appétissantes. Nous craignons qu’en approchant de la ville, ce soit de pire en pire avec de moins en moins d’eau, et nous risquons d’être dégoûtés avant d’être à Esfahân. Nous prenons le thé avec des ouvriers, changeons de rive à l’occasion d’un premier pont, et butons sur des propriétés privées bien closes au ras de l’eau.
Nous décidons de monter dans les vergers qui dominent la rivière pour passer la nuit au calme. Les abricots sont cueillis et les pêches ne sont pas mûres, mais nous découvrons un abricotier négligé, et nous nous régalons. Les fruits sont sucrés et chauds du soleil voilé. Deux hommes arrivés en voiture s’installent sur la crête voisine pour contempler la rivière. Nous préférons qu’ils nous ignorent, et nous nous cachons pour dîner. Le jour tombe, nous n’avons pas monté la tente, et ils sont toujours là, ils ont pris racine par les fesses. Ce sont des extatiques ou quoi ? Enfin, ils se tirent sans nous apercevoir. Nous serons bercés par le muezzin, que nous avions peu entendu jusque là.
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