Avec Marie-Hélène et Sylvie cette fois, nous commençons par visiter la maison de l'Organisme du Tourisme. L’hôtesse me demande de leur réciter ce que j’ai retenu de son précédent exposé, et je divague un peu sur les longueurs d’ondes de la lumière des vitraux, sans un mot sur l’eau de la rivière. Pourtant l’une attire quand les autres repoussent les moustiques. Et sans eau, plus besoin de vitraux. Mais je suppose que ce raisonnement serait un peu pernicieux à ses yeux. Elle semble satisfaite de ma discrétion sur l’eau qui, selon elle, est censée revenir dans 15 jours. Nous parcourons le bazar avec un but bien défini, inévitable et conjugal : l’achat de cartes postales en grande quantité, toujours primordial, qui nécessite un long temps de réflexion. Les cartes ne sont jamais aussi belles qu’à Roscoff. Et il faut se résigner au bout de trois quarts d’heure et deux pauvres magasins à en acheter à peine quelques unes qui seront couvertes de quatre timbres ne laissant place qu’à l’adresse. Vous n'avez donc pas reçu de carte mais l'intention y était... Pour le souvenir philatélique, j’avais fait les caniveaux devant l’hôtel Safir après avoir remarqué un carton timbré abandonné. Le regard du groom avait été désapprobateur. Alors, aujourd’hui, nous achetons des timbres neufs.
Et nous visitons la mosquée de l’Emâm, ex-mosquée Royale, qui comme le Miroir du Monde garde son nom dans le cœur des esfahânis, et le retrouvera un jour.
La cour de la mosquée est parée de ses voiles-parasols qui l’ombragent pour les fidèles, et qui coupent la vue d’ensemble. Mais l’éclairage est plus intimiste et les photos y gagnent en structure. C’est un avis personnel.
Les décors de faïence sont omniprésents et l’impression d’ensemble est à la fois somptueuse et sobre grâce à la gamme des couleurs. La grande coupole est fascinante.
Nous remarquons la vivacité des tons et l’intégrité des quelques pans réalisées en mosaïque. Les carreaux de faïence sont beaucoup plus fragiles et éteints, mais ont permis l’achèvement rapide de l’édifice, en 18 ans, du vivant de Chah Abbas.
Une petite fille vêtue de rouge barbote dans le bassin central. Un gamin ouvre les robinets à fond.
A la sortie, le palais Ali Qâpou se découpe dans la porte.
En fin d’après-midi, nous atteignons l’aéroport en taxi gris, alors que nous croyions que seuls les jaunes étaient autorisés. Entassés à quatre, avec deux gros sacs et deux valises, je n’ose m’insurger contre le prix. A vrai dire, y'a pas de quoi. L’avion pour Chirâz aura deux heures de retard.
Une fois assis à nos places, ma voisine me demande pourquoi j'ai pris le journal puisque je ne pourrai pas le lire. Je lui répond en persan que je suis de Tabriz, ce pour quoi j'ai cet accent à couper au couteau, et que j'autorise ma femme à lui parler anglais. Elle a des doutes forcément : ça oui j'ai un accent, mais être tabrizi n'explique pas que je sois un peu bègue, que je cherche mes mots et que ma syntaxe pèche. Je souris car elle ne comprend pas d'où je viens. Non, non, je ne suis pas japonais, on me l'a déjà fait ! Bon, oui, pour aggraver mon cas, j'ai fait un petit sourire oriental, mais c'est de bonne guerre. Dans les campagnes, il était inimaginable de ne pas parler persan, en ville c'est le contraire.
Crédit photographique : les photos des enfants sont prises par Yvon
Crédit photographique : les photos des enfants sont prises par Yvon
Il ne faut pas me prendre au mot.
RépondreSupprimerC'est certainement bien pratique de pouvoir s'exprimer un peu, mais je suis loin d'être apte à jouer la comédie.
Le cinéma, c'est dans ma tête !
Mais vous avez compris que je brode facilement en toute bonne foi...