L’hôtel Amir Kabir est très sympathique et calme, mais très loin du centre-ville, et nous devons prendre un taxi. Nous commençons par chercher la poste et acheter des timbres pour les fameuses et rares cartes postales. D’ailleurs, je peux continuer votre initiation au persan : kârt-é postâl. Mais vous allez minimiser mes prouesses si je continue à choisir le vocabulaire importé. Pourtant cela va certainement vous inciter à vous exprimer quand vous irez sur place.
Nous parcourons le bazar très étendu, et dans la mosquée djom’é rencontrons un étudiant en français qui va nous suivre tout au long de la matinée. Je comprends son intérêt à converser vu la rareté de l’espèce homofarânssé, en voie d’extinction dans cette contrée. Et j’admire son enthousiasme et ses facultés, mais nous avons chaud, nous traînons un peu la patte avec le moral dans les chaussettes ou la migraine, et il nous faut faire des efforts pour le contenter. La mosquée se distingue par sa grande cour sur deux niveaux, et son majestueux bulbe de briques nues.
Nous visitons trois gigantesques et riches demeures transformées en musées, confortables et attrayantes, mais labyrinthiques, un peu rococo et pour tout dire fatigantes. Dommage, nous n’avons plus le punch pour fureter dans tous les recoins, sauf Yvon qui s’extasie sur les canalisations, à peine sorti dans la rue. Pour nous donner des regrets ? Je lui demande un commentaire, ici même sous cette page du blog, pour partager son enthousiasme. Nous courrons et sautons dans un taxi collectif, qui se trouve plein de ce fait, et nous agitons nos mouchoirs sous le regard de notre pauvre petit étudiant qui reste sur le carreau. Après un déjeuner tardif à l'hôtel, servi sur mesure pour nous seuls, et une petite sieste rafraîchissante sous la clim, nous partons à pied pour les jardins « Finn », reposants, bien pourvus en bassins, jets d’eau, canaux vifs turquoise, glaces, pâludeh, et guêpes en prime. Malheureusement, les arbres y sont moribonds.
Nous dégotons un minibus vide pour retourner en ville, qui se remplit alors instantanément et démarre. Il nous faut trouver le photographe pour les portraits de Sylvie destinés au laissez-passer. Je dis « portrait » car il n’existe pas de banale photo d’identité, puisqu’elles sont toutes retouchées et optimistes. Sur la photo à l’iranienne, vous n’aurez plus de rides, un teint de porcelaine, les sourcils arqués bien dessinés : avec les ans s’envolent tous vos soucis et vous partez affronter les administrations le cœur léger. Mais nous, notre réalisme occidental nous susurre bêtement que cette cure de jouvence pourrait nous exposer à un refus… Restons zen : le matériel et la passion de notre photographe valent ceux des studios Harcourt à Paris quand Sylvie trône hiératique sous l’éclairage favorable des projecteurs entrecroisés !
Nous dégotons un minibus vide pour retourner en ville, qui se remplit alors instantanément et démarre. Il nous faut trouver le photographe pour les portraits de Sylvie destinés au laissez-passer. Je dis « portrait » car il n’existe pas de banale photo d’identité, puisqu’elles sont toutes retouchées et optimistes. Sur la photo à l’iranienne, vous n’aurez plus de rides, un teint de porcelaine, les sourcils arqués bien dessinés : avec les ans s’envolent tous vos soucis et vous partez affronter les administrations le cœur léger. Mais nous, notre réalisme occidental nous susurre bêtement que cette cure de jouvence pourrait nous exposer à un refus… Restons zen : le matériel et la passion de notre photographe valent ceux des studios Harcourt à Paris quand Sylvie trône hiératique sous l’éclairage favorable des projecteurs entrecroisés !
Puis nous allons nous changer les idées dans un kabâbi très accueillant où l’on cuit le pain devant nous en un grand four profond sur lit de pierres.
Nous sautons dans un taxi malgré des embouteillages monstrueux ; Eh oui, c’est encore l’anniversaire d’Ali. Ou je n'y comprends rien, ou c'est toujours l'anniversaire d'Ali.
A mon voisin agglutiné, je décline son invitation chaleureuse pour une petite coca-party (Non ! pas coca-cola évidemment !), ce n’est pas le bon soir. En effet, nous nous faisons des adieux précipités par l’ascenseur : Sylvie et moi prenons un car de nuit à 3h du matin pour Téhéran, sans enthousiasme, et la nuit va être courte !
Et le programme n'est pas affriolant !
PS : Parce que c'est caractéristique et incontournable, voici la photo de Sylvie. Elle est à la fois rajeunie et figée. On croirait qu'elle a subi un cinquième lifting avec acharnement sauvage. J'ai eu l'occasion de constater la même métamorphose pathognomonique sur les photos des dossiers en attente à l'Ambassade de France. Le bénéfice de ce test grandeur nature est la répulsion instinctive qu'il engendre pour la chirurgie esthétique invasive !
La photo vaut le détour. On ne l'a reconnaît quasiment pas !!!
RépondreSupprimerEt c'est sa fille qui le dit !
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